Comment agir pour produire plus de ce que nous voulons et moins de ce qui est indésirable ? Il existe 12 leviers pour agir sur un système complexe.
On cherche souvent la solution miracle, le chemin sans effort, parfois présenté comme unique. Pourtant, les points de leviers d’un système complexe sont souvent contre-intuitifs. Ainsi, même s’ils sont bien identifiés, nous avons trop souvent tendance à les utiliser à l’envers, aggravant systématiquement les problèmes que nous essayons de résoudre.
Systémique et vision d’ensemble
La systémique, c’est l’art de voir les choses comme un système ! Nous voilà bien avancés :-). En général, face à une situation, nous avons tendance à isoler l’élément sur lequel nous souhaitons agir. A minima, nous la réduisons à une chaîne d’interactions très simples du type : cause >> élément >> conséquence. C’est un peu cela qu’on appelle le réductionnisme. Il s’agit de réduire les choses à des éléments simples pour mieux les comprendre individuellement.
Mais, cette approche peut avoir quelques limites. On peut ne pas voir les conséquences négatives d’une action qui nous parait efficiente en un point du système. Un exemple renommé : l’effet rebond. On concentre nos efforts sur la réduction de la consommation en essence des voitures pour limiter les rejets de CO2… sans voir que ça démocratise l’usage de la voiture, ce qui a pour conséquence plus de rejet carbone qu’avant.
Plutôt que de mettre l’accent sur les éléments (et de tenter de les isoler), l’approche systémique va considérer une situation comme un ensemble d’interactions complexes entre plusieurs éléments. Habituellement, on fait donc un focus sur les éléments alors qu’en systémique on fait un focus sur les interactions.
Voici une autre façon de présenter tout ça. La pensée réductionniste consiste à apporter une réponse au problème, sans le faire disparaître (par ex. apporter des poissons à un peuple en famine). Alors que la pensée systémique consiste à créer les conditions dans lesquelles le problème disparait (s’acculturer à la pêche durable).
Ressentir & répondre plutôt que planifier & contrôler
En abordant les choses comme cela, on englobe vite une multitudes d’interactions mettant en jeu une multitude d’éléments. Il est alors difficile de tout comprendre seul·e – ou en petit groupe, homogène de surcroit – et d’avoir une vision globale et juste de la situation.
On comprend aisément qu’il est sensé de planifier & contrôler une situation que l’on peut comprendre dans son ensemble, même compliquée. Concevoir une voiture, c’est compliqué – pas complexe – on peut, par exemple, installer des airbags, sans effet sur le reste de la voiture.
Illustrons cette différence de posture. Ressentir les choses et y répondre plutôt que vouloir tout planifier, c’est exactement comme cela qu’on fait… du vélo !
- Vélo en mode gestion classique : comité d’organisation pour déterminer le meilleur parcours, mise en place de points de contrôle intermédiaires, monter sur le vélo, fermer les yeux et maintenir fermement le cap défini en comité stratégique.
- Vélo dans la vraie vie : tous nos sens en éveil et adaptation permanente en fonction des éléments que nous rencontrons.
Les 12 leviers d’actions dans un système complexe
Mais concrètement face à un système complexe, on fait quoi ?
Il existe 12 leviers, du moins puissant (12) au plus puissant (1) . Il peut être facile de repérer les leviers où agir mais pas toujours l’action à mener. La solution peut parfois être contre-intuitive, d’où l’idée de ressentir et répondre en lien avec l’évolution du système.


